Cela commence par un hommage : l’hommage ému d’un fils à sa mère qui a su rester merveilleuse malgré l’horreur. Ce fils célèbre, c’est Richard, et cette mère incroyable c’est Ginette Kolinka, survivante d’Auschwitz Birkenau. Dès son apparition dans la BD, les lecteurs l’ayant déjà aperçue en interview retrouveront rapidement cette malice et cette énergie qui rayonne littéralement de cette grande dame.

Bien sûr cette BD est sérieuse, le sujet est bien trop grave pour le prendre à la légère. Mais Ginette a ce don de la transmission de la mémoire et de son vécu avec le ton juste pour nous atteindre et nous faire réfléchir.

Nous allons la suivre de nos jours, en accompagnement scolaire, dans le cadre de la visite du tristement célèbre camp de concentration et d’extermination. Les auteurs ont astucieusement fondu certaines scènes d’époque avec celles de la visite scolaire, comme pour nous rappeler que l’horreur n’est pas si loin que ça, que la vigilance s’impose toujours. Les paroles, les réponses aux questions des collégiens et l’histoire de Ginette n’en ont que plus d’impact sur le lecteur.

Nous pouvons également saluer le choix du dessin rendant la BD accessible à un large public, sans pour autant cacher la réalité terrible de ce que Ginette a vécu. J’espère de tout cœur, et au même titre que d’autres témoignages portés par le 9eme Art (Maus, Madeleine Riffaud, Irena et tant d’autres), que cet album fera partie de ces indispensables qui racontent l’Histoire avec un grand H.

Achetez-la, lisez-la, prêtez-la, parlez-en, vous aiderez ainsi Ginette dans ce travail de transmission et de mémoire indispensable, surtout aujourd’hui.

Malgré tout ce qu’elle a vécu, Ginette par son histoire, nous donne une belle leçon en nous obligeant à l’espoir. Moi aussi, Ginette, « je rêvais d’un autre monde ».