On persiste, on signe, on enfonce le clou, mais bon sang, si vous êtes passé à côté de cette très belle intégrale, ou du travail de l’Atelier Sentô en général et bien…vous êtes fort chanceux !
 
Si vous raccrochez les wagons en lisant ces lignes, on vous fait l’article de l’excellence du travail de l’Atelier Sentô : le dessin propose des aquarelles d’une grande beauté, qui sont en très nette adéquation avec les sujets qui tiennent à cœur au duo d’auteurs, notamment la mise lumière d’un arrière-pays japonais, au folklore riche mais qui se perd doucement, au même rythme que le vieillissement de ses habitants.
Fond et forme s’associent parfaitement dans ce diptyque, où l’esprit de personnes oubliées, sortes de fantômes essayant de rejoindre l’au-delà sont affublés de visages flous et sollicitent l’aide des habitants d’un petit village.
Ce deuxième tome élargit les thématiques chères à l’Atelier Sentô, notamment la représentation d’un cadre urbain, et aussi l’évocation de drames familiaux et le deuil. Narrativement, nous ne sommes plus dans l’exposition du cadre et des personnages et les ellipses se font plus grandes en suivant le fil des saisons, et si le premier tome était plus dans le style de la présentation « carte postale » d’un arrière-pays, on est plus ici dans le journal intime et la recollection de moments d’une relation s’étant finie mais dont on évoque des souvenirs marquants.
 
C’est une délicate évolution, très réussie dans la bibliographie d’un duo d’auteurs dont on suit le travail avec grand intérêt, et qui suscitera le même intérêt chez vous, on l’espère !