C’est dans les contrées sombres des États Unis d’Amérique en 1936 que Philippe Pelaez avec le soutien graphique d’Hugues Labiano et la mise en couleur de Frédéric Maffre nous raconte le destin d’un petit truand qui sort de prison et entame sa froide vengeance. Les polars noirs comme un café serré ne sont pas légion et à l’image d’un bon café, lorsque l’on goûte un bon polar bien "Hard Boiled" le plaisir se fait sentir et ressentir. Alternant avec brio planches récitatives et planches dialoguées Philippe Pelaez signe un scénario original terriblement bien ficelé agrémenté de personnages atypiques comme l’attachante pin-up unijambiste, le réceptionniste au visage fracturé par la 1ere guerre Mondiale, le vicieux pasteur mais aussi Eliot Ness. 1er tome d’une trilogie de récits indépendants « Quelque chose de froid » confirme que Philippe Pelaez est actuellement LE scénariste capable de naviguer entre tous les styles littéraires tout en gardant une justesse de ton, un angle original et surtout, surtout, à s’associer avec le dessinateur le plus pertinent pour son récit. Hughes Labiano que l’on connait depuis de nombreuses années grâce à des titres comme «Black Op», «Dixie Road» ou encore « Matador » illustre ce récit avec son dessin réaliste particulièrement abouti, fourmillant de détails (lors de votre lecture prenez le temps d’admirer les rues de New-York, ses bas-fonds… Les décors sont somptueux) accentué par la mise en couleurs monochromique de Frédéric Maffre qui offre un ambiance particulièrement pesante mais subtilement élégante. Voilà une album tout en haut de la liste des polars à lire !