Une invasion végétale touchant aussi bien les humains que leur environnement. Beaucoup de poésie et de réflexion dans un album écologique assez déconcertant, bien loin des clichés apocalyptiques.

Dans ce récit choral, une étrange épidémie frappe le monde : des plantes se mettent à pousser sur le corps des gens. Certains sont méfiants, certains sont enthousiastes, d'autres sont prudents, plusieurs points de vue représentés par les différentes personnages de l'histoire. Pour ma part, j'ai été obnubilié par l'écriture habile et les dessins luxuriants !

Véritable ode à la nature, Verts nous propose une histoire d’une rare poésie sur fond de communion entre les humains et la sylve. Introduisant une société classique avec son fonctionnement ordinaire, celle-ci se retrouve chamboulée avec l’émergence de nourrissons naissant avec une protubérance végétale. Feuille de chêne, fruit de peuplier ou encore brindille, cette excroissance ne semble pourtant nullement gêner les enfants, évoluant en parfaite santé. Puis le phénomène se répand comme une traînée de poudre, véritable fléau au premier abord qui semble devenir une véritable bénédiction quand on semble l’accepter. Mais chaque modification non-contrôlée fait peur aux humains, des mouvements anti-floraison bourgeonnent et un climat de chaos semble émerger pour contrer cette vague fleurie pourtant chargée de bien-être… Alternant entre différents points de vue de personnes, l’histoire est finement structurée tout au long du récit, alternant entre folie humaine et poésie sylvestre, refus du changement et acceptation d’un cadeau de Mère Nature. Offrant des planches époustouflantes et nous guidant à travers cette humanité devenant canopée luxuriante, le trait de Marion Besançon nous emporte jusqu’à un final en apothéose, véritable ballet onirique.