Mais quelle BD ! Lou Lubie a ce don incroyable de rendre passionnant n’importe quel sujet. Elle nous avait déjà offert, entre autres, le merveilleux « Et à la fin, ils meurent », analyse pointue et en même temps très drôle des contes.
Voilà qu’elle nous parle du cheveu dans un ouvrage intelligemment intitulé Racines au pluriel.
Nous allons suivre Rose de son enfance à sa vie de jeune adulte active. Et la frustration commence dès l’enfance. Rose a des cheveux crépus. Mais voilà, elle rêve d’avoir les cheveux lisses, comme sa mère et comme les images stéréotypées du show business ou les publicités diffusées dans les médias. A cela va s’ajouter en grandissant, la pression sociale des amis et des collègues avec leurs remarques plutôt dégradantes voire carrément blessantes. Nous allons aussi découvrir une industrie capillaire sans scrupule qui décide ce qui est beau et ce qui ne l’est pas, opprimant de fait toute une partie de la population.
Racines au pluriel, c’est aussi car Lou Lubie, par l’intermédiaire de l’histoire de Rose, s’interroge sur ce qui nous définit et nous façonne au plus profond de nous : nos origines bien sûr, mais aussi nos rencontres, le regard de l’autre pas toujours bienveillant et toutes ces normes arbitrairement établies au détriment de l’épanouissement de chacun.
Malgré la profondeur du livre, le dessin léger et le pétillant de Rose rend la lecture très fluide et agréable. Alors quand vient la dernière page de cette BD, on se retrouve empli.es d’envie et de bonne volonté d’être une meilleure personne : tolérante et ouverte sur les autres. Et si la normalité c’était d’accepter d’être tous.tes différent.es ?
Foncez découvrir cette BD, elle est incroyable !
Cet album est également un coup de cœur de David et Raphaël.