Alors que la Bande-Dessinée traditionnelle au dessin réaliste semble désuète, ou du moins, tombée en disgrâce pour tout un lectorat, il arrive que l’on soit cueilli par les qualités graphique d’un dessinateur. C’est le cas avec la nouvelle série (en 3 tomes seulement) de Corentin Rouge scénarisée par Caryl Ferrey aux éditions Glénat : Islanders. Evidemment, on connaissait le talent du jeune homme depuis ses débuts avec Milan K, Rio, Juarez et ces derniers ouvrages tels que Sangoma mais pour celles et ceux qui ne le connaissent pas s’il fallait placer Corentin sur la carte des dessinateurs de Bande-Dessinée, il faudrait le placer entre Jean Giraud et François Boucq, légèrement décentrer par l’influence de son papa Michel Rouge (dessinateur notamment de Comanche, mais aussi d’une manière plus lointaine des Héros Cavaliers dans feu la collection Vécu de Glénat). Autant vous dire qu’il y a un bagage graphique de qualité mis au service d’un dynamisme contemporain et d’une mise en couleur relevant cet engagement.
Et quelle couv’ !
La partie de Caryl Ferey, n’est pas en reste, romancier à succès il était peu dire que son récit était attendu. Dérèglement climatique, immigration, politique, tout s’inscrit avec fluidité dans ce récit engagé qui, si vous avez l’intelligence de lire entre les lignes (et je n’en doute pas) sera un éclairage éblouissant sur ce que nous vivons actuellement mais du point de vue d'autrui. Et c’est cela la force d’un grand récit; nous faire vivre une vie romancée qui n’est pas la nôtre nous permettant de développer notre empathie, notre compréhension du monde et de l’autre, de frissonner, de se tendre, d’espérer, etc...
De fait, un grand récit sur tous les points qui font la richesse du 9e Art.