Le premier cycle de l’Adoption nous avait bien remué, et bien que chacun de leur côté Zidrou et Arno Monin soient déjà forts talentueux, le binôme arrivait à créer quelque chose d’intime, fort et intense sur une question délicate au possible. On vous le recommande chaudement, ce premier diptyque et cerise sur le gâteau un second diptyque démarre avec ce tome qui met en scène une configuration bien différente.
Déjà le dessin d’Arno Monin prend de nouveaux atours, des détails de colorisation qui permettent de présenter des visages, des regards d’une profondeur rarement vus auparavant qui font une grande partie du sel et de l’intérêt, ainsi que de la force que peut avoir ce tome.
Scénaristiquement, on est pas dans une formule de « on prend les mêmes et on recommence », et là, on est vraiment au cœur de la tempête, à savoir lire ce qui peut se passer si une adoption se passe mal. Si chacun de son côté on a une belle somme de problèmes à régler, qui nous empêche de s’ouvrir à l’autre. C’est très intelligemment mis en scène, les dialogues sonnent juste même dans le pire, et les personnages sont d’une belle complexité sans verser dans la prise de décision incompréhensible par le lecteur. Tout est fait en finesse, repose pas mal sur le silence, en ne nous laissant pas perdus une seul seconde. C’est de très très haute volée. Et ça fait pleurer.
On attend impatiemment le second tome afin d’en savoir plus sur le passé et surtout les motivations de chacun des personnages, même si on nous les présente généreusement dans ce premier tome, qu’on vous recommande chaudement.
Arriver à dépeindre un sujet aussi complexe de manière aussi belle et subtile, ça a automatiquement sa place dans n’importe quelle étagère. N’hésitez pas une seconde.