Chaque album d’Alex Inker est une opportunité de plus de vous inviter à lire les ouvrages de cet excellent auteur. Formule renouvelée, plaisir de lecture assuré, les incartades du monsieur dans quelque registre que ce soit sont toujours un régal.
On salue le travail conjoint du monsieur et de son éditeur Sarbacane, qui depuis plusieurs années maintenant assurent une suite de titres sans faute, incarnés en de beaux objet au façonnage soigné et intelligent.
Ici, Alex se sert de l’univers du roman jeunesse de Thibault Vermot, pour mettre en scène une troupe d’ados façon Club des Cinq en mode cassos, où chaque chapitre est précédé d’un conseil de chanson qui est disons le franchement, la bande son idéale des 90’s vécues dans le mal-être pubère.
Ce cadre de base, il le trempe jusqu’à la moelle dans l’encre noire de ses pinceaux pour livrer son interprétation des ambiances à la Stephen King, clins d’oeils à Stand By Me, et hommage aux losers magnifiques de la culture white-trash états-unienne.
Le noir et blanc, c’est visiblement une histoire d’amour pour Alex (son nom signifie « encreur » hein) et autant ce cadre graphique est présent dans ses titres qu’il assortit en bichromie (sur Apache, ou Fourmies) ou soigne comme une coupe de costard (on pense à Panama Al Brown) mais ici, on a une vraie sensation de dépassement, de noir ultime, qui sert très intelligemment le propos et l’ambiance flippante, très flippante, de l’album en général.
 
Si vous êtes amateur-trice d’horreur, d’étrange, c’est un indispensable. Et si vous êtes bédéphile, il est impossible de ne pas avoir une partie ou le tout de la biblio d’Alex Inker.
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