Dans un univers dystopique façon Brazil (T. Gilliam) et 1984 (G. Orwell), une résistance larvée s’organise. Les Yeux Doux vous surveillent, pour votre bien. Les Yeux Doux vous scrutent… jusqu’au jour où un maillon de la chaîne de soumission cède et laisse entrevoir la possibilité d’une remise en question du système. Une critique cinglante et actuelle d’un modèle de société de contrôle absolu.

Produire, consommer, contrôler : bienvenue dans notre Société !

Dans un monde dystopique où les usines crachent leur épaisse fumée, les pin-up des « Yeux Doux » veillent… Aucun délit n’échappe à leurs regards langoureux et menaçants depuis qu’une compagnie de surveillance a choisi ces femmes comme logo ! Au milieu des affiches de propagande, Anatole est rivé devant les écrans de surveillance. Employé modèle, sa vie bascule le jour où il repère une jeune voleuse qu’il dénonce sur-le-champ ! Mais pas un jour ne passe sans qu’il ne repense au joli visage de cette inconnue. Car Anatole vient, sans doute pour la première fois, de tomber amoureux ! Il se lance alors à la recherche d’Annabelle, déroge aux règlements et s’embarque dans une folle aventure qui va le mener à rejoindre un réseau de rebelles.

Une jolie histoire que celle ci, malgré la thématique, plutôt grave et anxiogène. En effet les auteur se sont grandement inspirés de dystopies bien connues (1984 ou le meilleur des mondes pour ne citer que les plus connues) pour nous sortir cette fable politico-socialo-amoureuse. Ca fait beaucoup d'un seul coup, trop peut être (un poil de développement supplémentaire n'aurait pas été de trop) mais les idées et la narration sont là. On suit les personnages dans les méandres de cette ville qui semble sans fin grâce a un dessin fluide et tendre à la fois. Les auteurs semblent souhaiter nous réveiller sur notre situation économique et sociale et politique et culturelle et écologique même un peu, comme tant d'autres avant eux (et après eux j'en suis sûr), mais ça reste efficace. La fin arrive peut être un peu trop vite, elle est trop facile diront certains, mais après tout les fables et les contes ne sont pas fait pour l'introspection. Au premier abord du moins.

Une dystopie qui n'est pas sans rappeler un certain 1984, un synopsis classique mais efficace parfaitement servi par une patte graphique pleine de personnalité qui nous emporte dans un univers riche et bourré de détail. Une belle lecture à découvrir :)