On sait qu’à chaque fois qu’un livre de Jonathan Munoz arrive sur nos tables, on va se payer une bonne barre de rire infusé à l’humour très noir. Franc-parler qui tape dans l’os, et brochette de gros mots bien senties sont au menu (c’est ce qui fait la marque de fabrique du bonhomme). Ce qui fait aussi la renommée de l’auteur c’est ce goût pour la mise en abîme, qui depuis « Le Dessein » lui permet de garder un œil critique sur le milieu de la BD, ou en tout cas de s’en servir comme point de départ.
L’inconnue du bar est ici Dara, qui est autrice pour un magazine de BD qui recueille des gags, sachant que l’album est publié chez Fluide. Voilà le niveau de « réflection » de cet album. Cette situation de départ permet à Jonathan Munoz de ne pas se mettre de limite dans les thématiques abordées en histoire de varier les plaisirs : pirates, licornes, cow-boys, on en passe et des meilleures.
Ce qui peut sembler être une nouveauté (qui peut être un retour aux sources si on a lu « Les Dormants ») c’est que les histoires ne sont pas que humoristiques. Certes le rire est majoritaire, mais le registre tragique fait une incursion dans l’album (l’histoire des licornes, incroyable) mais aussi de vrais moments sincères, emplis d’amour, et d’amour pour l’humanité même ! A se demander si Jonathan tourne vraiment rond, encore.
 
Dans tous les cas, c’est un très très chouette album que « L’Inconnue du Bar » qui est tant un excellent rendez-vous pour les habitués, qu’une parfaite porte d’entrée pour les néophytes dans l’univers de Jonathan Munoz.