Qui n’a jamais voulu disparaître lorsque les épreuves de la vie s’accumulent, ou bien que l’on souhaite pendant quelques jours sortir de notre train-train quotidien afin de prendre une bouffée d’air. Eh bien au Japon, un phénomène de société est apparu qui consiste en la disparition simple et efficace en une seule nuit d’un être humain. On ne parle pas ici d’un passage à trépas mais bien du souhait de recommencer sa vie de zéro en quelques jours. Et c’est avec une réalité frappante que Isao Moutte nous raconte un de ces nombreux faits divers (on en dénombre quasi 100.000 par an, bien que 90% d’entre eux soient retrouvés) typiquement japonais.
 
Que ce soit dans la phase d’aide à la disparition du père, du retour de la fille de France afin d’enquêter sur la disparition de son propre père ou encore l’inutilité des forces de l’ordre forçant à engager un détective privé, Isao Moutte met en lumière une facette de la société nippone que peu de gens connaissent. Où bien souvent, l’honneur n’est qu’une solution facile de fuite ignorée par le système japonais qui laisse trop facilement ce genre de situation se dérouler sans aucune réaction.
 
J’ai pour ma part particulièrement été bluffé par le trait d’Isao Moutte qui arrive à dépeindre des scènes de la vie quotidienne mais également un sentiment de lassitude qui accompagne ces personnages, principalement blasés par leur situation et qui ont finalement accepté le peu de choses qu’ils ont, vivant au jour le jour.