Simon Johannin est un jeune écrivain. D’aucuns comparent sa verve gouailleuse à celle qui a fait la réputation de Céline. D’autres évoquent Genet ou Despentes *. L’Été des charognes est son premier roman.

Sylvain Bordesoules est un jeune artiste. Son style en couleurs directes a été aiguisé sur les bancs des storyboarders de cinéma. Il rappelle par certains aspects de cadrage et d’expressivité celui de Manuele Fior. L’Été des charognes est sa première bande dessinée.

Le travail d’adaptation est une gageure frappée du sceau de la fidélité ou de l’éloignement. Bordesoules a choisi de coller au plus près du texte de Johannin, d’offrir un écrin aux saillies de l’auteur, découpées en cartouches narratives que viennent chahuter des dialogues écrits dans le respect de la langue âpre et sauvage qui fleurit le roman. 

L’Été des charognes est le récit charnel de deux adolescents propulsés trop tôt dans une vie adulte presque exempte du rêve, en tout cas dépourvue d’illusions. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, de la difficulté d’être né. D’autant plus dans un contexte d’isolement et de défaveur, dans une voie de garage. 

Voici un livre saisissant, un 400 Coups moderne magnifié par les compositions au marqueur de Sylvain Bordesoules dont on se dit qu’il a tout d’un futur grand.

* Nous on se remémore la syntaxe du Petit Nicolas