Douze ans après une première publication chez feu Manolosanctis, Le Grand Rouge reparaît pour notre plus grand plaisir dans une version augmentée et redessinée. On perçoit les raisons pour lesquelles Wouzit tenait à perpétuer l’existence de ce récit captivant : le rythme et l’ingéniosité de l’enchâssement des situations ; l’inventivité graphique ; la qualité des dialogues ; autant de bons ingrédients pour une bonne recette.

L’aventure d’Ivan racontée en deux époques – les chapitres se succédant entre le temps réel et celui qui le conduisit à son odyssée – s’inscrit à la croisée des genres, le picaresque, la piraterie et le fantastique, cela dans un équilibre ludique et savamment dosé dont l’effet n’est autre que de tenir son lecteur en haleine.

Ivan deviendra au fil des pages l’objet de décisions dont le fin mot lui échappe, jusqu’à en accepter la sentence, comme s’il était la main armée d’un nouvel Au cœur des ténèbres, d’un autre Apocalypse Now.

En refermant ce livre, on sait pourquoi l’auteur y fait référence à la fois à Trondheim et à Léo.