On aime tous le travail de Kidt Toussaint : que ce soit pour les adultes avec 40 Elephants par exemple, ou ses travaux pour la jeunesse avec Magic 7 ou Télémaque, il y a quelque chose qui sonne toujours juste dans les dialogues et les thèmes abordés, ainsi que la façon de les aborder.
Trouver un ton qui puisse parler de l’adolescence et de ses troubles, de ses challenges alors qu’on est soit même un adulte, ça nécessite du talent et notre bon Kidt en a, pour sûr.
Bon, assez passé de lustre, le pauvre doit briller comme un Ch’ti sous le soleil du Nevada.
Avec « Elles », on a affaire à une histoire particulière, qui est sur le fil entre traitement fantastique et sujet des troubles de la personnalité (métaphoriquement). C’est là l’une des grandes forces de l’album car on peut y donner le niveau de lecture qu’on veut, il y a largement assez de profondeur (mais peut-être qu’on coupe un peu les cheveux en quatre aussi).
Et c’est tout simplement un régal car c’est avec un titre comme celui-là qu’on peut s’apercevoir que la BD n’est plus uniquement destinée aux enfants, mais surtout qu’elle leur parle d’une manière bien moins cul-cul la praloche que nos classiques (pour lesquels on a toujours beaucoup d’amour hein).
La mise en scène est particulièrement adéquate à travers le talent de Aveline Stokart qui compte parmi son carnet d’adresses Dreamworks et Netflix (excusez du peu) et apporte à ce premier album un feeling de film d’animation, ce qui permet aussi de flouter les codes des deux médias pour aboutir à une référence qui est emplie de fraîcheur et manifeste que le milieu de la bayday se transforme, et ce pour notre plus grand plaisir.
Promis, notre stock de lustre est épuisé là, mais on espère que vous jetterez un œil à « Elles », ça en vaut vraiment la peine.