Vernon Subutex, c’est une série inénarrable, qui a une force d’évocation fantastique, aussi addictive qu’une dose de smacks fournie à la va-vite dans une ruelle.
Vernon, c’est un disquaire qui se retrouve à la rue. Il va solliciter ses vieilles connaissances de l’époque où il tenait un magasin de disques et par là même, leur rappelle les bonnes années, que le temps passe, et que la société change. Une série addictive donc, qui nous fait plonger dans l’esprit de chacun des personnages, cabossés par la vie, hauts en couleur, des rancœurs communes ou non qu’ils nourrissent. Un diamant noir, pas aisément adaptable, mais Luz a relevé le challenge.
Il faut dire que le bonhomme est un gros fan de rock et de musique en général, et que ses chroniques de « Claudiquant sur le Dancefloor » lui fournissent le rôle de candidat idéal, qu’il endosse avec joie au vu de la composition de certaines séquences absolument oufissimes, et un mélange de techniques au fil de l’album et de trouvailles graphiques qui respirent le plaisir de s’atteler à l’exercice.
Ajoutons à cela qu’à la demande des auteurs que sont Despentes et Luz, malgré un confinement nous étant tombé sur le râble, l’album est quand même sorti en temps et en heure:  on ne peut pas douter une seconde de l’intégrité de la démarche et même la saluer.
Bref, on se doutait que c’est un gros morceau de la fin d’année, il s’avère à la lecture que c’en est un, porté par des auteurs entiers et sincères, en plus d’être talentueux, alors pourquoi se priver ?