On voulait être un cow-boy. Se déplacer en canasson en bordure des canyons, s’abriter sous un grand chapeau et, par dessus-tout, avoir un colt au ceinturon. On en avait vu, des cow-boys, dans la télé en noir et blanc de la chambre des parents, on savait bien comment ils faisaient quand le shérif entrait dans le saloon avec ses adjoints et que jamais ils ne baissaient les yeux. Et puis il y avait les Lucky Luke qu’on pouvait avoir gratos contre un plein d’essence quand on partait en vacances dans la Simca 1100. On était des cow-boys. Cécile aussi, dans son ouest sauvage (l’été à la campagne). Au fur et à mesure que ses actions menées à la barbe du shérif (sa maman) s’enchaînent, amenant la preuve de l’inventivité et de l’opiniâtreté du coboye qui sait tirer partie du matériel qu’il a sous la main et des éléments qui jouent ou non en sa faveur, nous voilà (vieux cow-boys devenus lecteurs) rendus à la nostalgie de nos jeunes années d’aventures. Un sourire se lit sur nos lèvres, parfois un rire franc nous échappe. La tendresse que nous inspire cette fillette n’est pas seulement liée à nos souvenirs mais à sa vivacité, sa faculté à rebondir, sa science de la coboye attitude. Un livre pour les petits et les grands, les cow-boys et les Indiens (même les shérifs), à ranger après lecture à côté des Calvin & Hobbes.