On aime vraiment profondément Renaissance, de Fred Duval, qui traite des tenants et aboutissants de l’intervention d’un ONU intergalactique sur le sol terrien à la limite de l’apocalypse. Il revient avec Philippe Scoffoni au dessin (aux crayons sur Exo, autre très bonne série) dans un cadre plus intime. Celui d’une ville-nation en quelque sorte, qui s’est affranchie des questions éthiques autour de la génétique, a fait du vélo le moyen de locomotion porté au pinacle, utilise du bois transgénique pour fournir de l’énergie. Néo-Forest donc. Une société post-post-apocalyptique en quelque sorte, néo-féodale, ou la vie de chaque sujet est le bien de son seigneur. Et comme dans toute société féodale, il y a forcément des coups bas entre têtes couronnées.
Contrairement à se dernière série en date, où le destin de la galaxie pesait sur les épaules des quelques protagonistes que l’on suivait, c’est ici le destin des protagonistes qui va influer le destin de leur société. Et en plus du mélange des genres qui peut sembler un peu « hot dog au sirop d’érable », c’est très agréable et très immersif, où certains aspects de la société sont radicalement différents et d’autres ne changent vraiment jamais.
Mention spéciale au dessin de M. Scoffoni, toujours aussi juste et beau, ainsi qu’à sa mise en couleur avec cette dominante de vert un poil trop soutenu pour que l’on s’y familiarise tout en nous rappelant ces forêts qu’on a déjà vues.
 
Bref, c’est très bien mené, ça comporte son lot de surprises, c’est un régal.

Cet Album est également un Coup de Cœur de Raphaël.