On a toujours aimé le travail de Thomas Gilbert, et son dernier titre creuse le sillon de récits âpres, qui ne s’économisent aucune crudité. Non pas qu’ils sont là pour manger de la salade, mais que tout est montré.
Personne n’est épargné, hommes, femmes, enfants, tout le monde y passe, généralement pour des  raisons mesquines. Seuls les animaux, la nature font encore preuve de dignité et d’humilité. Mention spéciale à l’interversion du titre d’ailleurs.
Le récit est organisé en chapitres rappelant les cavaliers de l’Apocalypse, qui montre combien ça va être la rigolade et les personnages accompagnants Brune et Loupiot peuvent tomber à tout moment.
 
On retrouve dans « La Voix des Bêtes… » ce qui nous avait plu avec « Les Filles de Salem », en l’occurrence de se servir d’une époque reculée, plutôt réaliste, qu’en temps que lecteur on peut considérer comme barbare et au fil de la lecture se rendre compte que rien n’a changé et que l’Humain continue(ra) à se fixer sur son nombril et paradoxalement faire mourir son prochain sans trop de scrupules pour servir ses intérêts.
 
Une dose de misanthropie très sombre, servie dans un contenant d’une grande élégance, c’est une manière de décrire le travail de Thomas, qu’on ne vous recommandera jamais assez.
 
Cet Album est également un Coup de Cœur de Raphaël.