Grosse ambiance, on a droit à une escapade psychédélique, en l’occurrence les vacances de Adi (pour les intimes) Hitler, dans sa retraite à l’air frais de la montagne, le Nid d’Aigle (le même que dans la fin de Band of Brothers, oui oui).
La couv’ annonce la couleur, littéralement, et de la couleur il y en a. Des vert maladifs, des gencives noires marquées par les divers abus d’une caste qui sait que sa fin arrive, et se vautre une dernière fois dans l’abus avant la mort.
Proposer une expérience psyché en BD peut être délicat, moins facile que du cinéma par exemple, mais ici Marco Galli sait utiliser les couleurs qui tranchent et les décadrages légèrement faux pour induire une sensation de malaise prégnante à la lecture de l’album, avec un sens du détail qui confine à la monstruosité (en un sens, cela créé un petit rappel à la couverture du disque de King Crimson là, celui avec le gars qui hurle). Bref, il sait utiliser assez justement son outil pour savoir le faire sonner « faux » et en tirer parti dans sa narration. Et ce fameux malaise est délicieux à la lecture, car il est en parfaite adéquation avec cette ambiance de fin du monde, de fin de stabilité mentale.
Une vraie curiosité, une vraie expérience, un bon album quoi !