On a enfin le plaisir de vous faire l’article d’une petite pépite que l’on attendait sur table depuis longtemps : Tananarive ! Tout dans l’album respire la maîtrise et le fun, combo parfait pour faire des références qu’on a plaisir à lire et relire.  C’est donc Mark Eacersall au scénar’, et Sylvain Vallée au dessin, qui donnent au récit une patte cinématographique particulièrement bien sentie.
On a l’impression avec notre binôme du petit vieux ringard et du vieux beau grande-gueule d’avoir affaire à un alliage de plein d’acteurs différents dont on aimé l’interprétation dans ces rôles-ci, qui sont du pain bénit il faut le reconnaître, au déroulement d’un polar noir teinté d’humour en plus de les rendre particulièrement attachants.
Cette expérience audiovisuelle du sieur Eacersall transparaît dans les dialogues, qui sont du velours, et justement la réutilisation d’un canevas scénaristique entendu mais auquel se rajoutent des contrepieds, qui fournissent au récit un rythme génial et certains retournements de situations hors du registre dans lequel on était deux pages auparavant.
Cet excellent scénario est porté par le dessin de Sylvain Vallée qui arrive toujours avec justesse à évoluer dans le registre semi-réaliste, avec un zeste de cartoonesque qui créé une sympathie immédiate aux personnages mais permet aussi de prendre un peu de recul, ne pas forcément être premier degré, tout en rendant possible de vrais moments de bravoure et d’émotion. Il y a pas mal de plans serrés et on se dit que Monsieur Vallée aime ses personnages, et leur donne vie avec soin.
Ce canevas étant assuré haut la main, on sent bien que le duo d’auteurs se permettent des grands et petits clins d’œil, des mises en abîme rigolotes, ce qui apporte ce qu’il faut de légèreté à un album déjà bien riche.
 
Une petite pépite on vous dit !