Worm est une oeuvre autobiographique d'une puissance rare appuyée par un graphisme saisissant.

Worm désigne le vers ou la vermine. C'était le surnom que Fidel Castro utilisait pour décrire les Cubains qui cherchaient à fuir après la révolution de 1959. Edel Rodriguez en a fait partie. Il raconte sa jeunesse sur l'île, dans les champs de canne à sucre ou à la périphérie des villes, où ses parents partent discuter pour échapper aux oreilles indiscrètes. En images saisissantes, il nous fait vivre la privation de liberté, nous montre la fuite depuis le port de Mariel en 1980 sur des bateaux de fortune. Et tisse le parallèle entre le dictateur cubain et l'ex président américain, Donald Trump. Un livre majeur sur la soif de liberté et les menaces qui planent sur elle. Oubliez tout ce que vous saviez sur Fidel et le "Che" et les combattants de la liberté. Ici on est dans la misère, et la violence, et la suspicion. Tout ce que vous faites, tout ce que vous dites, est suspect. Vos voisins, vos amis, votre propre famille, sont des taupes au service du parti. A croire que les dirigeants cubains (de l'époque en tout cas) s'étaient autant inspirés des écrits de Lénine que de Orwell.

De Fidel Castro à Donald Trump, il n'y a qu'un pas. Edel Rodriguez l'affirme avec l'histoire de sa vie et de ses deux pays, Cuba et les États-Unis. Après avoir fui un tyran communiste, intraitable envers ses dissident·es, pour un pouvoir capitaliste hanté par le spectre de la ségrégation, il utilise son talent afin de démasquer les dirigeants populistes. Son témoignage touffu mais précis dresse un portrait politique et personnel qui résonne fort. *La patrie ou la mort... ou la fuite Lambert | Bdnet Nation

Très remarqué pour ses dessins de presse virulents sous le mandat de Trump, Edel Rodriguez revient sur son enfance cubaine et, surtout, sur l’exil difficile que lui et sa famille entreprirent à la fin des années 70. Un récit édifiant d’autant plus fort qu’il relève quelques similitudes entre la situation cubaine et les dérives du trumpisme.

1980, lorsque Edel à neuf ans, Fidel Castro annonce sa décision surprenante de laisser 125 000 “traîtres à la révolution” (surnommés également “worm” - vers ou vermines - par le dictateur) , à quitter Cuba. Dans un récit autobiographique émouvant, Edel Rodriguez raconte son enfance pendant la guerre froide, des privations de liberté dans une île à l’économie chancelante. Depuis l’exil de sa famille sur un bateau de fortune vers les Etats-Unis, Edel, devenu artiste engagé, tisse également un parallèle entre le dictateur cubain et Donald Trump, tous les deux adeptes du concept du “grand” et “colossal” mensonge. Un livre indispensable sur la soif de liberté et les menaces sur nos démocraties