On ne saura jamais assez vous dire combien Megafauna c’est bien. Le tome 1 montre la défiance que deux peuples peuvent nourrir l’un pour l’autre étant séparés par un massif montagneux, alimentée par maintes légendes et rumeurs sur les mœurs barbares du voisin. Ce second tome véhicule plus les questionnements de l’humanisme de notre Renaissance, la hiérarchisation des ethnies et de leurs cultures. Le premier était une geste moyenâgeuse, le second est rythmé tel un carnet de voyage, les observations scientifiques (ou proto-scientifiques) d’un savant de l’époque, une sorte d’étude balbutiante anthropologique.
Nicolas Puzenat utilise un mélange bien senti de traits culturels qui une fois réunis les mettent chacun bien en valeur : il est facile dans la fantasy de prendre inspiration dans des peuples ayant vécus à une certaine époque de notre monde pour donner une ambiance à un récit. Mais il est plus difficile de créer ce mélange ethnologique pour donner le juste niveau de questionnement à son lecteur sur des question anthropologiques en suscitant à la fois familiarité et dépaysement. Et en ça, Megafauna est une réussite totale et un grand plaisir de lecture.
Que vous aimiez Rabelais, Shaun Tan, Tolkien, ce titre est un indispensable !