On sait que Blutch, depuis tout petit, a toujours aimé recopier. Pas au calque, hein ! mais avec application, comme dans Le Petit Christian. Plus tard il a livré des pages de tous ses héros de la bande dessinée dans Variations. Puis il y eut Tif et Tondu. C’est maintenant au personnage le plus important pour lui qu’il s’attaque sur la longueur d’un album : Lucky Luke. Et voici donc le meilleur Lucky Luke depuis la mort de Goscinny !

Le meilleur parce que peut-être celui qui ne cherche pas à singer à tout prix le génial scénariste. Tout en ayant intégré dans son trait les différentes époques traversées par le dessin de Morris, Blutch respecte les gimmicks de la série en évitant des chausse-trappes telles que les Dalton ou bien Rantanplan. Il invente des personnages secondaires incontestablement luckylukiens, comme si on les avaient toujours connus (mention spéciale pour le shérif), et les fait jouer avec un humour un peu plus discret, plus pince sans rire que celui de Goscinny et avec des flingues aussi petits que des jouets.

Ce Lucky Luke est tellement réussi qu’on aimerait se le voir offrir chez Total. On ne sort jamais tout à fait de l’enfance, pas vrai Blutch ?