Asphalt Blues
- Série : Asphalt Blues
- Dessin : Jaouen
- Scénario : Jaouen
- Couleur : Jaouen
- Éditeur : LES HUMANOÏDES ASSOCIÉS
- Label : LABEL
- Date de parution : 15 septembre 2021
Dernière mise à jour : 6 mars 2025 09:39
Dernière mise à jour : 6 mars 2025 09:39
2021 est une année riche pour Jaouen Salaün : pas moins de trois albums du sieur sortent cette année, deux tomes de la série Elecboy, qui est un projet de longue date lui trottant dans la tête depuis le début de ses études, ainsi que ce magnifique Asphalt Blues.
Passons un peu de lustre : Jaouen est un homme duquel on peut être jaloux. Il est non seulement extrêmement talentueux (il suffit de jeter un œil à son Dreambook ou ses fils d’actu sur réseau social et s’apercevoir qu’il boxe dans la catégorie de Moebius, ouais ouais) carrément beau gosse, et aussi parfaitement sincère et réfléchi sur ce qu’il éprouve dans la vie et des leçons qu’on peut en tirer.
Et Asphalt Blues, c’est la résultante de tout ça. On a entre les mains un livre sur la crise de la quarantaine et l’amour qui s’étiole, sur une toile de fond de SF.
Mais c’est aussi bien plus que ça. C’est un album de 200 pages sans encrage, uniquement à la couleur numérique, qui permet un vocabulaire graphique qui se retrouve à la frontière de la bande dessinée et du cinéma, tant certaines ambiances, certaines scènes, semblent capturées d’un film. Toute ce cadre narratif créé quelque chose de singulier, qui avec des codes graphiques plus conventionnels, ou une gestion de la couleur plus timide, ou moins maitrisée, ferait tomber les états d’âmes des personnages et leurs dialogues vers quelque chose de moins profond, qui sonnerait faux. Il y a quelque chose de vrai, d’urgent, dans ce que les personnages se demandent, et ça n'est jamais facile de réussir à transmettre cette urgence, ce sens épique dans un album de BD. Mais c’est réussi ; et bien entendu les cadrages sont aussi parfaitement maitrisés et mettent une belle tarte dans la binette.
Rajoutez à cela la cerise sur le gâteau d’une préface par Vivès et Sanlaville qui ne tarissent pas d’éloges sur le monsieur, ainsi qu’une postface de Pierre Perifel (réalisateur chez Dreamworks notamment) ainsi qu’une note d’intention de Jaouen himself, et vous avez un titre réalisé avec maestria et sincérité, par un des talents les plus grands et les plus discrets du 9ème Art français.
On y est peut-être allé un peu fort sur le lustre, mais c’est pour vous inviter d’autant plus à vous procurer ce Asphalt Blues, et plus largement le travail de Jaouen.
Go go go !
Publié le 6 mars 2025