Grégory Panaccione ( Un océan d’amour, Un été sans maman, La Petite lumière ) est l’un des rares auteurs capables d’illustrer n’importe quel récit, n’importe quelle thématique; des histoires légères, des récits humoristiques ou des drames lourds. Rentré dès son plus jeune âge (14 ans) à l’école Estienne, Gregory a affiné son dessin et sa narration depuis plus de 2 décennies et des dizaines d’albums. C’est avec toute cette expérience que Gregory s’attaque à l’un des thèmes les plus compliqués qui soient; les violences sexuelles infligées aux enfants. Avec son scénariste Giovanni Di Gregorio, ils le font avec la juste mesure; celle d’un observateur extérieur qui serait à la hauteur du petit garçon qui subit et souffre de ces violences, mais qui serait aussi capable de voir son univers, ses constructions mentales pour survivre à l’atroce, ses nuits plus sombres que l’obscurité elle-même, ses moments de joie aussi... heureusement.
Les auteurs gardent toute la retenue nécessaire à l’ingestion d’un tel récit, évidemment, on ne sort pas indemne de cette lecture, mais on arrive à comprendre, à ressentir, à exprimer, à conscientiser et peut-être à être plus attentif aux signes à côté desquels il est facile de passer.
Le dessin de Gregory, léger, spontanée, dynamique, sans encombre ni fioriture accompagne ce récit d’enfance torturée selon les situations que l’innocent vit.
Un ouvrage terrible et beau ! Essentiel.