Oh Label 619 ! Laisse moi te déclarer ma flamme ! Mais comment fais-tu pour nous sortir des albums comme ça ! Encore une fois je suis sous le charme de ce Slum Kids. Je devrais plutôt dire sous le choc.

Ne vous fiez pas au graphisme faussement enfantin. Slum Kids c’est résolument une histoire sombre et dure, abordant des sentiments humains aussi complexes que la vengeance, la colère et le remord. L’histoire commence sur la scène de harcèlement de Lombric, membre de la bande des Microbes. Le malaise s’installe pour le lecteur qui assiste impuissant aux brimades. Le jeune garçon ne devra son salut qu’à l’intervention musclée des deux autres membres de la bande. Cet acte salvateur pour Lombric sera, finalement, l’origine d’un enchainement d’évènements dramatiques.

Voilà, comme ça vous me direz, ça ne donne peut-être pas envie. Mais c’est justement là où l’auteur, Petit Rapace, est très fort. A coté de cette noirceur cohabite également les sentiments les plus nobles et les plus lumineux : l’amitié, la fidélité, l’espoir, le pardon, la rédemption. L’album est sans cesse une suite d’ascenseurs émotionnels dont vous sortirez presque physiquement essoufflé, comme à la descente d’un manège à sensation.

Petit Rapace nous offre une belle BD, rythmée, résolument moderne dans son style graphique et son découpage, laissant augurer de belles choses à venir. Car oui, ce tome 1 nous tient parfaitement en haleine pour la suite.

C’est certainement le début d’une excellente série qui nous réserve encore bien des surprises.