portrait de Joann Sfar

Joann Sfar

Joann Sfar naît à Nice en 1971, d'une mère chanteuse et d'un père avocat. Il grandit dans la culture juive, ashkénaze et séfarade à la fois, apprend l'hébreu et les préceptes de la Torah, mais fréquente l'école publique. Très tôt, et avec l'abondance qui le caractérise encore aujourd'hui, il invente et dessine des histoires, lui dont le patronyme vient de sofer, «scribe» en hébreu. Dès l'âge de quinze ans, il envoie à des éditeurs un projet de bande dessinée par mois, que tous lui refusent avec la même régularité. Plus tard, il rencontre Fred, Baudoin et Pierre Dubois, qui resteront pour lui de véritables pères spirituels. Après une maîtrise de philosophie à l'université de Nice, il entre aux Beaux-Arts de Paris et se passionne pour les cours de morphologie. En 1993, il passe la porte de l'atelier Nawak, futur atelier des Vosges, où il fera la connaissance de Lewis Trondheim, David B., Jean-Christophe Menu, Emmanuel Guibert, Christophe Blain, Émile Bravo, Marjane Satrapi. Un beau mois de 1994, trois maisons différentes lui proposent d'éditer son travail. Son premier album, "Noyé le poisson", est publié cette année-là par L'Association. Depuis, avec un foisonnement qui n'a que l'apparence du désordre, Joann Sfar compose une œuvre d'une originalité absolue. La profondeur de ses histoires n'exclut jamais la drôlerie ou la sensualité. Ses personnages ont la truculence de ceux d'Albert Cohen. Et le plaisir de dessiner est chez lui aussi communicatif que chez Quentin Blake. Il est de ceux grâce auxquels la bande dessinée s'est éveillée à une vie nouvelle.

Dernière mise à jour : 24 mai 2024