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Antoine, libraire chez TRIBULLES

Des titres abordant le quotidien des mangakas c’est quelque chose de commun au Japon et relativement fréquent en France. Que cela soit via la passion du manga dans « Bakuman » ou en usant des codes du voyage dans le temps dans « Paradox Ghost Writer », le thème du mangaka a déjà fait couler beaucoup d’encres. Or, aujourd’hui, je vais vous présenter un titre qui est là pour casser tout ce que vous avez connu du monde fantasmé des mangakas. N’allant pas jusque dans les abysses comme a pu faire Hideo Azuma dans son « Journal d’une disparition », l’histoire de Kakuemon n’est pour autant pas très rose.

Car si au début on suit un jeune apprenti passionné du manga, on se rend compte rapidement que la passion ne suffit pas dans ce milieu. Malgré un titre prometteur dans ses débuts, Kakuo stagne depuis quatre ans à percer en temps que mangaka, ses séries se faisant refuser les unes derrière les autres. Sa vie future se profilant en un échec professionnel et personnel, il va rencontrer une personne bien particulière qui prétend être son lui du futur. Mais le futur ne l’a pas épargné… Devenu alcoolique, souffrant de multiples problèmes de santé et étant le pessimisme incarné, cette version vieillie de lui-même va squatter chez lui (en tapant dans son argent, histoire de faire ça bien) et lui bourrer le crâne à longueur de journée qu’il devrait arrêter de vouloir devenir mangaka, qu’il n’arrivera jamais à rien, etc…

Malgré tout cela, un coup du destin va se jouer et il va décrocher une occasion en or de se mettre en avant avec une série de sa création. Mais lorsque l’occasion se présente comme trop belle il y a forcément un revers à la médaille. Car malgré la création d’un manga qui semble cartonner, il va se rendre compte que le monde des mangakas montants n’est qu’un milieu de requin où chacun est prêt à vendre son âme pour passer sous les feux des projecteurs. Et il ne pourra pas dire que son moi du futur ne l’avait pas prévenu !

Un titre frappant qui saura ravir les plus grands avec une édition comprenant plus d’une quarantaine de pages couleurs pour notre plus grand plaisir.

Publié le 10 août 2024